Tension des muscles et des corps
Mes peintures et dessins tentent de traduire l’émotion esthétique que procure le spectacle de ces hommes luttant pour la victoire. L’architecture formée par leurs corps m’inspire plus particulièrement et me dicte comment structurer la surface de mes toiles.
Leur proximité, leur synergie, sont retranscrites par des cadrages serrés, des plans rapprochés, ou des gros plans. Cette approche me permet d’exprimer la tension du jeu et de montrer les visages parfois déformés par l’effort dans la mêlée, notamment, ou à d’autres moments de la bataille rugbystique. Car un match de rugby est une bataille dont l’objet de toutes les convoitises, ovale comme un œuf, est étreint contre les torses suants et haletants, couvé, déposé.
Pour arriver en Terre Promise, les héros de cette bataille, au prix d’efforts qui meurtrissent leur chair se heurtent, s’entrechoquent et chutent violemment sur le pré, happés et renversés par une horde de gaillards déterminés et dans leurs yeux tantôt hagards, tantôt perçants, on peut lire parfois comme une extase.
J’utilise diverses techniques en fonction du sujet abordé : le pastel à l’huile est travaillé par frottage, chauffé, fondu, raclé, dilué, afin de traduire des matières épaisses, texturées, ou bien transparentes. Les fonds sont travaillés et structurés grâce à la technique du collage de papiers de soie colorés qui apportent du relief ou de la transparence.
La peinture à l’huile permet d’exprimer des zones floues, des passages veloutés qui soulignent le mouvement des joueurs. Le dessin aux crayons de couleurs est une technique minutieuse et analytique qui offre des possibilités de transparences colorées grâce au frottement des multiples traits sur le grain du papier. Quant aux esquisses à l’huile sur papier, elles tentent de traduire, malgré la petitesse du format, le mouvement, la trajectoire, et la tension du jeu.
Claudine Cop